Vers la fin du Mois de fevrier dernier, nous aprimes, que mon Beaufrère, que nous avions deja tiré plusieurs fois de l'Embarras, continuait toujours a faire de nouvelles Dettes, je courus a Lindau , ou je trouvais les affaires dans un fort mauvais Etât , je fus cependant assez heureux de sauver son Honneur en lui pretant les derniers 3000 f. sur les quels je pourais encor disposer, c'est a cette occasion qu'il me dit, u que M. Rupprecht avait nouvellement reçu ordre de me faire des Paiements quand j'en aurais besoin. Je lui repondis que Mde l C. d'Albany me faisait trop d'honneur en voulant m'accorder un si grand Credit , et que je ne me trouvais pas dans le Cas d'en faire usage, je demandais en même tems qu'il n'y avait encor pas de Lettre de florence pour moi? il me fut repondu que non. Peu de tems après ma belle soeur faisait un Voiage a Augsbourg& Ratisbonne pour implorer le Grace du Prince de la Tour Tassis, à la soulager en pitoiable Etât dans le quel son sanier perci de Mari l'avait mit, et c'est pendant son absence qu'aparemert ce Malheureux, en Reconnaissance des Sacrifices que j'avais fait pour lui, a voulu escroquer les 360 f. de M. Rupprecht dont vous parles dans votre derniere Lettre, sous mon Nom. Je loue Dieu que ce Negociant a eu l'Esprit de lui refuser. Plusieurs Tours de la même façon que j'ai apris depuis, m'ont fait connaitre, mais helas! trop tard, ce mauvais sujet& j'ai tout lien de craindre, que l'heritage de mes Enfants soit emploié mon Bureau ou elle se trouvert encor inutilment pour un vil dissipateur qui va combler toute sa famille de Honte & de Prostitution. Daignez madame après tout cela, juger de la douleur extrème& de la Colère que j'ai du justement ressentir en lisant votre lettre du 21 Juin. Comment, ce Malheureux, qui a sans doute intercepté vos Lettres& les miennes, a eté Cause que vous aviez pu croire un Moment, qu'il m'aurait eté possible de ralentir mon Zele pour votre affaire& mon Attachement pour vous! Il est ci patri er Auses, que ce n'est que depuis quelques mois, qu'il nous a eté possible de decouvrir les Moiens par les quels il rousa trompé jusqu'a present& voila la Raison, pour laquelle j ai deja dans la derniere Lettre pris la Liberté de vous prier d'assusser d'orenanant vos Lettres par Insbruk& Augsbourg, avant que je savais quel mauvais Tour cet homme m'avait joué auprès de vous. Ah qu'on est malheureux Madame quand en aime ses Parents et en reçoit des Retours aussi indignes! Pour vous tranquiliser sur l'emploi que j'ai fait des 300 f que v. avez voulu m'envoier, j'ai l'honneur de vous mander, que, selon vos ordres, cet argent etant destiné, pour animer votre avocat du tems en tems par des avances, je lui ai envoié d'abord le tiers en lui promettant in second s'il me manderait en avoir Besoin; mais voiant qu'il ne se pressait pas trop a mener votre affaire a une fin, j'ai jugé apropos d'attendre la Nouvelle de la Prenotation de votre Creance& se serrer les 200 f restantes dans en attendant vos ordres ulterieures, comme j'ai eu l'honneur de vous dire dans ma Lettre du 15. Mars . Depuis ma Lettre, que j'ai eu l'honneur de vous addresser le 12 Juin, et de la quelle M Corres- pondant de M. Salvetti, le negocient Rupprecht a Lindau , m'a delivré un Reçu, je n'ai plus eu de Nouvelles du Docteur Schneider& j'ecris aujourdhui a Rottenbourg pour savoir l'Etât de mes affaires. Veuillez M. la C. ne pas mettre sur mon Compte touts ces facheux Contre temps, de quelles personne ne peut être plus affecté que moi& croire firmement que rien au monde est en Etât de me faire jamais changer les Sentiments de Respect& de l'attachement le plus vif, que vous a voué pour la Vie, Votre très h.& t: ob. s. Lassberg faites, je v. ce suplie très humblement, après mes homages a M. le C. d'Alfieri