Munich le 13. Octobre 1835.
Monsieur le Baron Persuadé comme moi sans doute que les hommes de lettres de toutes les nations ne forment ensemble qu'une grande famille et que les communications entre eux doivent etre aussi aisées et agréables qu'entre frères, vous excusez, j'espère, la liberté que je prends de vous adresser ces lignes. Bien que je ne sois pas grand complimenteur de mon caractère je ne puis m empêcher de vous assurer ici que, m'occupant depuis des années de littérature allemande, votre nom m'est, comme a faut d'autres, connu sous mille rapports avantageux et je regrette très vivement, de ne pas avoir eu jusqu'ici l'occasion de faire personnellement votre connaissance. Vous vous convaincrez, j'en suis certain, Monsieur, par cette lettre que je vous adresse aujourd'huy combien j'ai d'estime pour un savant dont les publications méritent plus que des éloges. – Vous trouverez ci-joint, Monsieur le Baron, la première de mes légendes de Rübezahl qui commence un recueil de contes populaires de l'Allemagne , lequel j'ose espérer pouvoir rendre complet avec le temps. Mon intention est de faire le tour de la Germanie et de livrer en un seul ouvrage les plus poétiques traditions d'un pays que j'aime et vénère. – Je compte